Le mot « Automne », qui signifie « saison entre l’été et l’hiver, caractérisée par le déclin des jours, la chute des feuilles » (Le Robert), est apparu un peu tard en ancien français, qui employait auparavant « gain », au sens du « temps de la récolte » (« ibidem »).
« Après l'été pluvieux, l'automne rayonnait. Dans les vergers, les fruits pullulaient sur les branches. Les pommes rouges brillaient comme des billes d'ivoire » (R. Rolland).
À son sens propre s’est ajouté un sens figuré « de maturité ou de déclin » (Le Robert, qui précise qu’il est surtout utilisé au XIXe siècle), notamment de la vie humaine :
« Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire, A ses regards voilés je trouve plus d’attraits, C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire Des lèvres que la mort va fermer pour jamais ! » (A. de Lamartine)
L’anglais « autumn » est également emprunté au latin, en passant par le français selon certains, avec le même sens figuré : « he was in the autumn of his life ». L’allemand « Herbst » vient peut-être de « harben », « saisir ». Et il possède d’autres sens, « récolte, vendange », à la base du verbe « herbsten », « faire la récolte d’automne, vendanger ». De quoi rendre les Français jaloux !
Jean-Christophe Pellat est professeur de Linguistique française à l’Université Marc Bloch – Strasbourg 2.
Ses enseignements et ses recherches portent sur la grammaire et l’orthographe françaises, dans leurs dimensions historiques, descriptives et didactiques. Il est co-auteur d’un ouvrage universitaire de référence, Grammaire méthodique du français (PUF, 1994).
En complément de ses activités en France, il est responsable de différentes actions d'enseignement du français en collaboration avec des universités étrangères, notamment en Azerbaïdjan, en Iran et aux États-Unis.