« Dont » est le plus difficile à employer des pronoms relatifs. Comme il vient du latin « de unde » qui exprimait le lieu, il a gardé ce sens dans l’ancienne langue. Il fait parfois concurrence à « d’où » (« tout en appréciant le sang dont il sortait », V. Hugo) et les grammairiens du XVIIe s. ont essayé de répartir leurs emplois, sans être suivis par l’usage (« Le bon usage », § 723c). Son sens originel de lieu explique que les vieilles grammaires aient traité « dont » comme un adverbe, avant qu’il n’ait rejoint le club fermé des pronoms relatifs.
L’antécédent de « dont » est habituellement un nom ou un pronom. Dans la relative,« dont » équivaut à un complément introduit par « de » ; on peut généralement le remplacer par « de qui, duquel ». Il peut être COI (« Le temps dont nous disposons chaque jour est élastique », M. Proust), complément du nom, sans doute le plus fréquent (« Il y a des gens dont tout le mérite consiste à dire et à faire des sottises utilement », La Rochefoucauld), complément d’adjectif (« Il n’y a rien dont je ne sois capable pour toi ! », P. Claudel). A l’écrit, « dont » peut représenter un complément d’agent introduit par « de » (« les étoiles vacillantes d’or et d’argent, dont elle est semée », Ch. Baudelaire). Et dans la langue littéraire, dont peut être complément de moyen (« avec lequel » : « les grands caoutchoucs dont son compagnon protégeait ses chaussure », J. Green) ou de manière après certains noms (« La façon dont ils s’expriment », R. Queneau).
Si l’on veut apprendre à des élèves à utiliser « dont », le mieux est de réunir deux phrases simples partageant le même groupe nominal en une seule phrase complexe comportant une relative. Exemple : « Je connais cet homme + Les biens de cet homme ont été vendus > Je connais cet homme dont les biens ont été vendus ». Dont acte.