Si ces deux verbes sont très proches (une simple inversion de syllabe), ils n’ont pourtant aucun rapport de sens.
« Dénoter », issu du latin « denotare » (v. 1160) signifie « indiquer, désigner par quelque caractéristique » (Robert) : Armand était un homme d'une taille élevée ; l'allure naturelle de son corps dénotait la force. (F. Soulié). Il a un sens particulier en linguistique, « renvoyer au sens habituel d’un mot », par opposition à « connoter ».
« Détonner », verbe intransitif dérivé de « ton » (au sens musical) avec le préfixe « dé » (1611), signifie principalement, au sens figuré, « ne pas être dans le ton » : Il y a, dans toute œuvre immense, des chapitres qui détonnent. (A. Maurois).
Le lapsus le plus fréquent, qui consiste à employer « dénoter » à la place de « détonner », a des effets comiques assurés, d’autant plus que « dénoter » a un petit air savant qui peut impressionner ceux qui n’utilisent pas ce verbe : « cette coiffure, cette robe, ce costume, ça dénote ».
Curieusement, on confond moins les deux homonymes, « détonner » et « détoner », « exploser en faisant du bruit », relié à « tonner ». Ce serait un mélange détonant !