Au XVIIe siècle, l’Académie française a fait le choix d’une orthographe savante et compliquée, qui renseigne sur l’étymologie des mots français. Elle a gardé le « h » dans « th », « ch », « ph », « rh », qui rappellent les lettres de l’alphabet grec, ainsi que le bien nommé « y grec », correspondant au « upsilon ». Ainsi, nous écrivons « physique » à cause du « phi » (φ) et « technique » à cause du « chi » (χ). Dans « physique », le groupe « ph » correspond au son « f », alors que dans « technique », le « h » est vraiment muet. On a même introduit de fausses graphies grecques, comme « nénuphar », que Littré écrit encore « nénufar ».
Mais le français n’a pas gardé toutes ces lettres savantes : on n’écrit plus « cholère », « phantosme », « phantaisie », « rhythme », « crystal ». Et les rectifications de 1990 ont rétabli « nénufar ».
Parmi les autres langues européennes, l’anglais aime aussi l’orthographe savante : « theory », « physics », « technique », alors que l’espagnol et l’italien ont choisi des orthographes phonétiquement transparentes : « tecnico », « fisico », « psicologia », « ritmo » (exemples de l’italien).
« Quoi ! monsieur sait du grec ! Ah permettez, de grâce,
Que pour l’amour du grec, monsieur, on vous embrasse. » (Philaminte)
Selon Molière, si on sait le grec, on peut au moins séduire les femmes savantes.