La « louve » a suivi la voie la plus simple, celle de l’évolution phonétique habituelle à partir du féminin latin « lupa » (en passant par « love »).
Le loup, quant à lui, a pris un chemin plus tortueux ; il a d’abord été le « leu », terme conservé dans l’expression « à la queue leu leu ». Puis il est devenu le « loup », prenant son « ou » de sa moitié et son « p » de l’étymon latin « lupus ». Un animal insaisissable donc, devenu malgré lui le modèle de l’animal féroce, comme on le lit dans Le petit chaperon rouge. « Méfiez-vous des loups, jeunes filles, dit Perrault, surtout de ceux qui sont « d’une humeur accorte, », car « […] hélas ! qui ne sait que ces loups doucereux, / De tous les loups sont les plus dangereux. »
Jean-Christophe Pellat est professeur de Linguistique française à l’Université Marc Bloch – Strasbourg 2.
Ses enseignements et ses recherches portent sur la grammaire et l’orthographe françaises, dans leurs dimensions historiques, descriptives et didactiques. Il est co-auteur d’un ouvrage universitaire de référence, Grammaire méthodique du français (PUF, 1994).
En complément de ses activités en France, il est responsable de différentes actions d'enseignement du français en collaboration avec des universités étrangères, notamment en Azerbaïdjan, en Iran et aux États-Unis.